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La crise agricole, on en discute ?

Publié le 29/07/2015

  • La crise agricole, on en discute ?

 

 

AH LA VACHE au cœur de l’actualité.

 

Il est parfois un peu compliqué de s’y retrouver dans la crise agricole actuelle ? Mais en vrai c’est quoi le problème ? Pourquoi les agriculteurs se plaignent-il ? Le dumping n’est pas interdit en France ?

 

Bref beaucoup de questions en suspens.

 

Pourtant la France n’a pas à rougir de son agriculture. Nous sommes le premier pays agricole de l’Europe et l’Europe est elle-même la première agriculture mondiale. Ce secteur représente 1,7% du PIB en 2014 (contre 8,9% en 1965 – il y a 40ans !)

 

La réalité des choses est très compliquée pour les éleveurs. Voici la journée type d’un producteur laitier faisant aussi de l’engraissement pour les mâles de son exploitation – il existe deux type d’élevage bovin : pour le lait ou pour la viande (l’engraissement).

 

Jean-Michel, éleveur dans l’Orne, se lève tous les matins à 6h pour commencer la traite de ses 50 vaches une heure plus tard.

7h – Début de la traite. Il faut à peu près une heure pour traire les 25L de lait environ par vaches. Le temps de tout nettoyer, ranger, donner à manger aux veaux (ils boivent du lait de vache eux aussi !) il est déjà 9h !

9h02- Il monte dans son tracteur et s’occupe de ses champs où il cultive l’alimentation pour ses bovins. Attention, Jean-Mi, comme on l’appelle, fait de la qualité !

12h – Déjeuner bien mérité !

13h30 – de retour, il s’occupe des affaires courantes de son exploitation, curage, fanaison, ensilage, culture, administratif…

16h30 rendez-vous avec l’acheteur pour ses bovins d’engraissement. Il a environ une cinquantaine de taurillons (mâles bovin de moins de 24 mois destinés à faire de la viande)

17h : c’est de nouveau l’heure de la traite. Rebelote.

19h30-20h : Fin de la journée !

Moralité de cette journée, Jean-Mi a travaillé 12h et à produit 2500 litres de lait et vient de vendre 1 bovin de 400kg de carcasse.

 

Bilan financier :

Lait :

Prix de revient : 33 centimes par litre (alimentation des bovins, installations, frais fixes…)

Prix d’achat : 28,5 centimes.

Soit une perte sèche de 112,5€

 

Viande :

Prix de revient : 4€/kg (alimentation, installations, foncier, …)

Prix d’achat : 3,70€/kg

Soit une perte sèche de 120€

 

Total de la journée, Jean-Mi a travaillé pendant 12h pour une perte de 232,50€.

 

Comment fait-il ? Il est passionné. Mais bon la passion ne paye pas le plein au Super U !

Mais donc comment fait-il ?

La PAC (Politique Agricole Commune) lui verse des aides (car on ne peut difficilement parler de « subventions » après ce qu’on vient de voir) qui lui permettent de survivre.

 

Tous les mois, Jean-Mi et sa femme, qui l’aide au quotidien dans l’exploitation, se versent 1000€ chacun.

 

C’est donc un réel problème.

 

Jean-Mi est dépendant d’un cour qu’il ne maitrise pas. En contre partie de quoi il reçoit des aides pour palier aux pertes quotidiennes.

 

Pour faire une métaphore primaire, c’est exactement comme si vous alliez chez votre boulanger et que vous lui dites : « Ta baguette elle t’a coûté 50 centime, ok pas de problème je te la prends à 30 ! Bahhh pleure pas t’as des aides ! » Ce fameux boulanger va préférer ne pas avoir d’aides et pouvoir la vendre à 80 centimes… 

 

Tout cela explique l’essor actuel des ventes à la ferme, des ventes en direct des producteurs, l’explosion des AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne).

 

Il est important de privilégier une agriculture locale et de saison. Notamment car cela coûte moins cher, c’est de bien meilleur qualité, ça préserve Mère Nature et cela permet de favoriser la survie de nos agriculteurs qui, minent de rien, nous nourrissent ! Merci les gars !!

 

« Bien, merci, mais vous vous faites quoi pour ça chez AH LA VACHE ? »

 

On ne travaille qu’avec des petits éleveurs à qui on achète à un prix fixe toute l’année (donc pas de variation de cour) qui est au dessus du cour et du prix de revient.

On ne livre jamais à plus de 200km entre les lieux de productions et de livraisons.

On évite tous les intermédiaires possibles et on essaye de pratiquer des prix justes.

 

Si pendant vos vacances vous passez près d’une ferme, n’hésitez pas à vous y arrêter et à aller poser des questions au propriétaire. Il sera ravi de vous raconter sa vie, son parcours… Vous risquez de passer un très bon moment ! 

COMMENTAIRES

De Commentaire
JoJo
29/07/2015

Merci, article très intéressant!

Chloé
29/07/2015

Le problème qui n'est jamais soulevé par dessus tout, c'est que 80% des subventions vont aux énormes fermes qui produisent de la merde et que les 20% de petits producteurs qui font vivre l'agriculture se partage le reste....
Les petits producteurs comme Jean Michel méritent d'être soutenus.
Pour ma part je mange que Français et en circuit court, c'est pour moi un devoir de soutenir l'agriculture Française.
Merci beaucoup pour votre point de vue.

JoJO
29/07/2015

Effectivement Chloé, à ce qu'il se dit, c'est la Reine d'Angleterre qui reçoit le plus de subventions... En a t-elle besoin?

Alexandre
29/07/2015

Ce qui est révoltant, c'est la merde pleine de pesticides qu'on nous fait avaler et qui est subventionnée par Bruxelles, quand des exploitations se battent pour garder la tête en dehors de l'eau.
Grâce au vote du Tafta les USA vont pouvoir nous inonder de leur merde et nous fournir l'antidote.
Fantastique.

leonardy
29/07/2015

Combien vent il au kg ses vaches de réforme?
Ces animaux concurrencent la viande race viande avec une qualité qui détourné les consommateurs de viande.

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